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  • Photo du rédacteurMarie-Francine

L’intestin, notre second cerveau ?

Dernière mise à jour : 6 déc. 2018

Que savons-nous de notre ventre, cet organe bourré de neurones, que les chercheurs commencent à peine à explorer ? Selon une captivante enquête scientifique, il semblerait que notre cerveau ne soit pas le seul maître à bord.

Il y a quelques années, les scientifiques ont découvert en nous l’existence d’un deuxième cerveau. Notre ventre contient en effet deux cents millions de neurones qui veillent à notre digestion et échangent des informations avec notre "tête". Les chercheurs commencent à peine à décrypter cette conversation secrète. Ils se sont aperçus par exemple que notre cerveau entérique, celui du ventre, produisait 95 % de la sérotonine, un neurotransmetteur qui participe à la gestion de nos émotions.


On savait que ce que l'on ressentait pouvait agir sur notre système digestif. On découvre que l'inverse est vrai aussi : notre deuxième cerveau joue avec nos émotions.

Plus étonnant encore, notre abdomen abrite une colonie spectaculaire de cent mille milliards de bactéries dont l’activité influence notre personnalité et nos choix, nous rend timides ou, au contraire, téméraires.


Les recherches récentes ont montré qu’une inflammation ou une déficience immunitaire peuvent favoriser entre autre la dépression et pourrait avoir un lien et être relié à notre intestin Des causes externes, comme le travail ou une surutilisation des réseaux sociaux, joueraient elles aussi un rôle. Face à cette maladie complexe, les antidépresseurs ne sont pas toujours efficaces et d’autres thérapies voient le jour : art, activité sportive, de bonnes habitudes alimentaires, le neurofeedback dynamique, yoga, etc.....

L’axe intestin-cerveau : une interaction permanente


L’intestin et le cerveau sont étroitement connectés. Le système nerveux central est en interaction permanente avec le tube digestif. Cette connexion est bidirectionnelle et se fait, avant tout, par les voies nerveuses sympathiques (nerfs splanchniques) et parasympathique (nerfs vagues) du système nerveux autonome


« Avoir le ventre noué, des papillons dans l’estomac » « Se mettre la rate au court-bouillon » « Se faire de la bile »… Bien avant que la réalité scientifique ne leur donne raison, les expressions populaires mettaient en avant le lien étroit entre notre ventre et nos émotions… 

Aujourd’hui, nous savons que 200 millions de neurones sont présents au niveau de l’intestin et que ce système nerveux entérique communique de manière étroite avec le système nerveux central.


Plus récemment, des études ont suggéré qu’en plus de ses fonctions métaboliques et immunitaires, le microbiote intestinal prendrait également part à la communication entre l’intestin et le cerveau et influencerait le fonctionnement cérébral. Et aujourd’hui, les chercheurs se penchent sur les liens possibles entre un déséquilibre du microbiote intestinal et certains troubles psychiques : stress, dépression mais aussi maladies neurodégénératives (Parkinson, TDAH, Alzheimer…).

Que dévoilent concrètement les dernières études scientifiques ? Quels espoirs pour la prévention et la santé à long terme ?


95% de la sérotonine est produite au niveau de l’intestin et prend part aux échanges entre le cerveau et l’intestin via le nerf vague. La sérotonine est un neurotransmetteur, parfois aussi appelé «hormone de la sérénité» qui régule une vaste gamme de fonctions comme l’humeur ou le comportement.


Entre le cerveau et l’intestin, un troisième acteur s’est glissé : le microbiote intestinal qui prendrait part également à ce mystérieux dialogue.

Le microbiote intestinal correspond à l’ensemble des micro-organismes qui colonisent le tube digestif. Il est peuplé de plus de 100 000 milliards de micro-organismes. C’est 10 fois plus que le nombre de cellules du corps. Les bactéries sont largement représentées, avec plus de 1 000 espèces et 7000 souches différentes parmi lesquelles on retrouve essentiellement les familles suivantes : Bacteroidetes et Firmicutes


Des recherches récentes ont suggéré que le microbiote intestinal prendrait part à la communication entre l’intestin et le cerveau et jouerait ainsi un rôle sur le fonctionnement cérébral

Le microbiote intestinal influencerait donc les fonctions de l’organisme, au-delà de ses rôles métaboliques et de barrière vis-à-vis des agressions extérieures. Sa participation à l’axe intestin-cerveau conduit même à penser qu’en cas de déséquilibre, il pourrait jouer un rôle dans de nombreuses maladies neurologiques et psychiatriques.


Quel est le rôle du microbiote intestinal sur le stress, l’anxiété ou la dépression… ?

Même si les mécanismes ne sont pas encore clairement élucidés, on sait que le microbiote intestinal agit sur le cerveau, par les voies sanguines et nerveuses via la sécrétion et libération de certaines molécules.

Cette communication intestin/cerveau a conduit les chercheurs à s’intéresser aux liens possibles entre un déséquilibre au niveau du microbiote intestinal et certains troubles psychiques fréquemment rencontrés, comme le stress ou l’anxiété.


Première découverte : le microbiote intestinal semble avoir un effet modérateur sur la réponse au stress.


Chez les souris axéniques (sans microbiote intestinal), une recherche a montré une hypersensibilité au stress avec une augmentation de la concentration sanguine d’une hormone liée au stress, la corticostérone, chez ces animaux. En corollaire, d’autres études ont montré que l’administration de bactéries probiotiques à des rats et des souris permettait d’atténuer la libération de corticostérone provoquée par des situations stressantes.


Des études ont également constaté des modifications de la composition du microbiote intestinal chez les rongeurs présentant un comportement dépressif


Chez l’homme, la présence d’une dysbiose chez les patients dépressifs a également été examinée. Des chercheurs ont comparé la composition du microbiote intestinal de 37 individus souffrant de dépression à un groupe témoin de 18 individus. Une sous-représentation des Bacteroidetes avec une sur-représentation du genre Alistipes a été observée chez les individus souffrant de dépression

L’ensemble de ces recherches suggère que le microbiote intestinal joue un rôle sur nos comportements et notre réactivité émotionnelle.

D’ailleurs, récemment, une équipe de chercheurs américains a montré que des femmes ayant consommé durant un mois un produit enrichi en probiotiques et légumes accordait moins d’attention à des stimuli émotionnels négatifs, comme des visages exprimant de la peur ou de l’anxiété… Des recherches à poursuivre !


Microbiote intestinal et autisme

La possible implication du microbiote intestinal dans l’autisme fait aussi l’objet d’intéressants travaux de recherche. Des études pilotes ont comparé les microbiotes d’enfants autistes à ceux d’enfants témoins, et ont rapporté des différences notables Toutefois, les conclusions de ces travaux ne sont pas consensuelles car des bactéries différentes ont été mises en cause selon les études. Ces recherches doivent donc être poursuivies.

Un lien possible entre microbiote intestinal et maladies neuro-dégénératives ?

Deux hypothèses de travail sont évoquées pour ce type de maladies : l’action du microbiote intestinal sur le système immunitaire d’une part et l’axe cerveau-intestin d’autre part.


Sclérose en plaques (SEP)

Dans la sclérose en plaques (SEP), les hypothèses à date sont fondées sur des études expérimentales conduites chez l’animal uniquement. Les données sont encore indirectes, mais le microbiote intestinal pourrait jouer un rôle dans l’apparition ou le développement de la maladie, de part notamment ses fonctions immunitaires.

Les mécanismes complets en cause ne sont pas encore clarifiés. Des études sont en cours chez l’Homme pour rechercher l’existence de potentielles dysbioses dans la SEP.

Maladie de Parkinson

Une étude finlandaise récente a mis en évidence des différences notables entre la composition des personnes atteintes de la maladie de Parkinson et un groupe témoin. Dans cette étude, la relative abondance d’entérobactéries chez les patients atteints de la maladie de Parkinson a été associée positivement à la sévérité des symptômes d’instabilité posturale et de difficultés à la marche

Une autre étude a montré une altération de la barrière épithéliale intestinale chez les patients atteints de Parkinson  Comme pour la sclérose en plaques, les études sont encore expérimentales et doivent être complétées par des recherches complémentaires.


C’est également le cas pour la maladie d’Alzheimer où les chercheurs s’attachent à mieux comprendre les liens entre le fonctionnement du microbiote intestinal et des dérèglements qui surviennent au cours du vieillissement normal et de la maladie d’Alzheimer et possiblement plusieurs autre pathologies.


Influence de l’alimentation sur l’axe intestin-cerveau

L’alimentation ayant une influence sur le microbiote intestinal, des chercheurs se sont intéressés à l’impact d’une alimentation riche en sucre et en graisse (régime occidental) sur l’axe intestin-cerveau.

Le régime occidental, pour ou contre ?


La consommation d’un régime riche en sucre et en graisse aurait un impact négatif sur les fonctions cognitives, plus particulièrement sur les processus d’apprentissage et de mémorisation. Plusieurs études ont observé des troubles de la mémoire chez des rongeurs ayant consommé un régime occidental pendant 3 à 9 jours comparé à des animaux ayant été nourris avec une alimentation équilibrée


De plus, la consommation d’un régime occidental semble favoriser des espèces bactériennes associées à une neuroinflammation et une diminution des fonctions cognitives (3). Chez des souris nourries avec un régime occidental pendant 6 semaines, une réduction des Bacteriodetes et une augmentation des Firmicutes ont été corrélées à une faible flexibilité cognitive et des troubles de la mémoire (4). Une autre étude a également montré une augmentation des Enterobacteriaceae, bactéries associées à l’inflammation de l’intestin et du cerveau, chez des rats qui avaient consommé un régime riche en sucre pendant trente jours


Les impacts négatifs du régime occidental


En modifiant la composition du microbiote intestinal, le régime occidental va également impacter la production bactérienne de certaines molécules circulant dans l’organisme et à l’origine de la neuroinflammation. Notamment, le régime occidental a été associé à une diminution des lactobacilles réduisant ainsi la production des acides gras à chaînes courtes (AGCC), connus pour leurs effets neuroprotecteurs (6). Au contraire, des chercheurs ont observé une augmentation de la concentration des endotoxines inflammatoires produites par le microbiote intestinal et associées à la neuroinflammation de l’hippocampe chez des souris ayant consommé un régime occidental pendant 10 semaines (7).


Ce qu'il faut retenir- Ce n’est vraiment plus un secret :

«  La santé se trouve dans l’assiette ! »


La consommation d’un régime riche en sucre et en graisse aurait un impact négatif sur les fonctions cognitives, plus particulièrement sur les processus d’apprentissage et de mémorisation. 

- La consommation d’un régime occidental semble favoriser des espèces bactériennes associées à une neuroinflammation et une diminution des fonctions cognitives

- En modifiant la composition du microbiote intestinal, le régime occidental va également impacter la production bactérienne de certaines molécules circulant dans l’organisme et à l’origine de la neuroinflammation. Notamment, le régime occidental a été associé à une diminution des lactobacilles réduisant ainsi la production des acides gras à chaînes courtes (AGCC), connus pour leurs effets neuroprotecteurs

- L’excès de sucre et de graisses impacte le microbiote intestinal et ainsi l’axe intestin-cerveau en contribuant à la neuroinflammation


Avec plus de 200 millions de neurones, l’intestin dialogue avec le cerveau et participe à la régulation de nos émotions. Mais notre cerveau serait également influencé par les milliards de bactéries qui peuplent le tube digestif. De nombreuses études sont actuellement en cours pour mieux comprendre les liens entre microbiote intestinal et stress, anxiété, dépression mais aussi maladie de Parkinson ou d’Alzheimer, etc.... Ces recherches suscitent de grands espoirs quant à un meilleur diagnostic et accompagnement de ces maladies.


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Merci de m'avoir lu et Bonne Santé!



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